Menu
Libération

«Nouvelle Star», l'attrape-bobos

Article réservé aux abonnés
Chaque semaine depuis février, M6 réussit à scotcher en moyenne 4,8 millions de téléspectateurs devant son télé-crochet. Mais comment c'est possible?
publié le 3 juin 2006 à 21h40

Pour Olivier C., reporter dans un journal dont la une s'orne d'un losange rouge, «il y a deux choses qui sauvent le mercredi, le Canard enchaîné le matin et Nouvelle Star le soir». Louis S., chroniqueur cinéma, est l'unique fan de la jeune Beverly. Sophie H., éditrice, raccroche au nez de sa mère qui a le malheur d'appeler un mercredi soir. Et c'est sans compter Jean-Louis, Sabrina... Tous scotchés à Nouvelle Star, le télé-crochet de M6, dont la finale est diffusée jeudi 8 à 20 h 50. La contagion a gagné toute la presse : les Echos sont accros («Non, non, ce n'est pas du second degré, nous aimons bien», écrivaient-ils début mai), les Inrocks évoquent d'«impétueuses ardeurs charriant vertiges et désirs troubles» (pardon ?), l'Obs a craqué et Têtu n'en peut plus. Le public est à l'unisson : en quatre ans de Nouvelle Star, l'audience n'avait jamais été aussi élevée avec 4,8 millions de téléspectateurs en moyenne. Tout ça pour un micro et des aspirants chanteurs qui postillonnent du Céline Dion dedans... Pourquoi une telle ferveur ? Réponse en trois «parce que» chantants.

Parce que «Je ne suis qu'une chanson»

Chaque année, quand revient Nouvelle Star en février, il se trouve un bel esprit pour, d'un air dégoûté, soupirer qu'il ne regardera plus, ou alors juste d'un oeil. Et trois mois après on retrouve le même, haletant : «T'as vu Christophe sur Stayin' Alive ? Hiiiiiii !» C'est ainsi, Nouvelle Star transforme le collègue à peu près fréquentable en fan de Lorie. Pourtant, la formule est bécassonne : un casting géant,