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Libération

A Evry, des collégiens révisent leurs droits et leurs devoirs.

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Vendredi, le cours d'histoire-géo était consacré à un débat sur la loi.
publié le 5 juin 2006 à 21h41

Il est 15 heures, la salle de classe se vide dans un fracas de chaises. Vendredi, Jacques Longuet, professeur d'histoire-géographie au collège le Village d'Evry (Essonne), explique que, parmi les élèves qui défilent sous ses yeux, il y a «des jeunes issus des cités qui sont dans la défiance vis-à-vis de la loi». «Ces jeunes vivent la loi comme appartenant à une certaine élite, confirme Amar Henni, l'éducateur de rue qui se trouve à ses côtés. En leur disant qu'elle leur est accessible, nous essayons de répondre à leurs besoins de repères, de valeurs, dont on parle tant en ce moment... C'est l'apprentissage de la démocratie.»

«En prison, on appelle un violeur un pointeur».

Coauteur du livre Ados, ambassadeurs de la loi (1), Amar Henni fait évidemment, en parlant de «repères» et de «valeurs», référence aux déclarations de Ségolène Royal, la semaine dernière à Bondy (lire ci-contre). Mais son livre est l'aboutissement d'un travail au long cours, initié il y a près de vingt ans, par des éducateurs en Essonne, convaincus que les jeunes doivent faire l'apprentissage de la loi pénale pour connaître leurs droits et leurs devoirs.

Vendredi donc, durant près d'une heure, le livre en mains, les collégiens d'Evry ont multiplié les échanges autour du droit et de la sanction. Au chapitre des crimes, la classe a débattu du viol collectif. Amar Henni : «Entre jeunes, vous parlez de "tournante". C'est un mot qui n'existe pas dans le code pénal. Il s'agit de viol en réunion. Dire qu'on "a fait t