Comme d'habitude, son staff tente d'accréditer l'idée que Ségolène Royal n'avait pas, la semaine dernière à Bondy (Seine-Saint-Denis), prémédité son affaire en lâchant ses propos musclés sur la sécurité et la prévention de la délinquance. Elle aurait agi en toute «spontanéité». S'ils se défendent d'avoir préparé «un coup politique», Ségolène Royal a bien enclenché la semaine dernière la «phase 2» de sa précampagne pour la désignation présidentielle. Jusqu'ici accusée de s'abriter uniquement derrière une «stratégie de com'», elle avait analysé la nécessité «de se démarquer» avant l'été.
Elle s'est en tout cas placée au centre des débats sur le projet du PS. Et ce à l'avant-veille du bureau national (BN) qui doit mettre la dernière main au texte qui sera soumis au vote des militants à la fin juin. Lors de ce BN exceptionnel mardi, les propositions de Ségolène Royal seront au coeur des discussions. Comme elles l'ont été, samedi à Strasbourg, dans les commentaires entendus en marge de la réunion des états généraux du PS consacrée à... l'Europe. «Je constate que le PS ne la suit pas : le premier secrétaire a dit très clairement que la militarisation de l'encadrement des jeunes ne serait pas dans notre programme. L'incident est clos», a déclaré Dominique Strauss-Kahn. «Il ne faut pas se mettre sur des terrains qui ne sont pas les nôtres», a glissé de son côté Laurent Fabius.
Malgré la constitution en interne de ce «front anti-Ségolène», l'entourage de la présidente de la région Poit