Menu
Libération

A l'écrit, Royal peut mieux faire

Article réservé aux abonnés
publié le 7 juin 2006 à 21h42

Ségolène Royal a toujours traqué le désordre. Dans la Vérité d'une femme, paru en 1996, les chapitres s'appelaient : «Le désordre politique», «Le désordre du chômage», «Le désordre des territoires», etc. Dix ans plus tard, elle récidive. Le «document de travail» que la présidente de Poitou-Charentes vient de mettre en ligne sur son site, Désirs d'avenir, s'appelle «Les désordres de l'emploi et du travail». Un texte paradoxal, où le fourmillement d'exemples et de chiffres semble avoir pour principale fonction de masquer l'absence de lignes de force. Moins qu'un écrit politique, une synthèse des récents travaux de sociologie et d'économétrie.

Trouver des idées, c'est l'obsession des socialistes depuis la fin de l'ère Mitterrand. Cela fait une quinzaine d'années que les intellectuels sont régulièrement invités à livrer leurs solutions miracles. Ségolène Royal a beau vouloir faire de la politique autrement, elle est en train de buter sur le même os. A une différence près quand elle prend la plume : l'accumulation de citations des nouveaux intellectuels et essayistes en vogue. Sont cités pêle-mêle les sociologues Robert Castel, Louis Chauvel, François Dupuy et Philippe Eskenazy, le politologue Roland Cayrol, les anciens PDG Claude Bébéar et Jean Peyrelevade, l'ancien patron de la Banque mondiale Joseph Stiglitz ou encore l'économiste Jean-Luc Gréau. Réaction de l'un d'entre eux : «Cette femme qui est censée être à l'écoute des gens et qui parle tout le temps de démocratie particip