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TRIBUNE

Les petits éditeurs votent Google

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La numérisation des livres et leur consultation en ligne accroissent leur visibilité sans nuire au marché.
par Alexandre Laumonier, éditeur et directeur des éditions Kargo (1).
publié le 7 juin 2006 à 21h43
(mis à jour le 7 juin 2006 à 21h43)

Les vociférations du milieu du livre sur le projet Google Livres ont été largement entendues depuis un an. Mais les éditeurs, de plus en plus nombreux, qui jouent le jeu de la numérisation des livres, sont-ils des imbéciles finis ? Des fossoyeurs de la librairie ?

Comment ça marche, Google Livres ? Un éditeur autorise la mise en ligne des livres de son catalogue, avec possibilité à tout moment d'en retirer un, deux, ou tous. Il choisit lui-même les paramètres de consultation des livres (le nombre de pages que l'internaute peut lire) et autorise Google à proposer des liens vers les librairies online commercialisant l'ouvrage, avec possibilité pour l'éditeur de proposer en priorité un site de son choix. Google ne prend pas de commission sur la vente d'un ouvrage lorsqu'il est ensuite acheté sur Amazon.com ou Fnac.com, mais reverse en revanche à l'éditeur une somme symbolique, si un internaute clique sur un éventuel (et discret) lien publicitaire. L'éditeur peut à tout moment se retirer, jouissant d'une liberté totale sur son implication dans le programme.

Les conséquences sont multiples. Ecartons quelques arguments du clan «Tous contre Google». Une société américaine, dont le but est d'«organiser le savoir mondial» et, scandale, de faire du profit, aura la mainmise sur le savoir. Certes, mais de toute manière l'Internet est américain de part la maîtrise du réseau. Le «monde du livre» va se faire envahir par la publicité parce qu'un lien vers un site commercialisant des madeleine