«C'est parti sur les militaires dans les centres !» Il était 21 h 15 hier soir quand ce SMS est sorti du huis clos du bureau national du Parti socialiste pour avertir que les choses sérieuses commençaient à peine. Si une confirmation était nécessaire, ce message fait l'affaire : c'est bien autour des propositions de Ségolène Royal sur la sécurité et sans doute sur les 35 heures , qu'allaient se crisper les débats du bureau national exceptionnel du PS censé mettre la dernière main au projet des socialistes pour 2007. Il s'était ouvert à 16 heures. En présence de la présidente de la région Poitou-Charentes, paraît-il fort silencieuse en début de séance. Les ténors du PS, qui se sont succédé à la tribune, ne se sont pas gênés pour rappeler leur camarade à un minimum de discipline. «Ce qui se dit ici n'est pas ce qui se dit dans le pays», a déclaré Henri Emmanuelli. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, s'est plaint de voir sa «culture de vingt-sept années de délibération collective remise en cause» par les oukases de Royal. Et un autre a invité ceux comprendre celle «qui s'expriment devant l'opinion à déposer des amendements devant le parti».
«Ça décoiffe». Pourtant, dans la journée, les députés PS s'étaient montrés imperturbables. Réunis le matin, ils ont concentré leurs discussions sur les suites à donner à la commission Outreau. «Tout le monde s'épiait, mais personne n'a dit un mot», glisse un participant. Sitôt ses troupes dispersées, le président du groupe PS, Jean-Ma