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Libération

Tabac dans les lieux publics : le débat est rallumé

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Début d'un énième tour de table, alors que l'interdiction semble acquise.
publié le 7 juin 2006 à 21h42

En avril, près de 80 % des Français étaient pour. Pour ne plus sentir le tabac froid dans leur entreprise, pour manger sans respirer la fumée de cigarettes de leurs voisins dans les restaurants et les brasseries, pour protéger tous les salariés du tabagisme passif. Pour éviter 3 000 morts annuels, victimes du tabac des autres. Dominique de Villepin avait alors failli prendre la décision d'interdire totalement de fumer dans les lieux publics. En pleine crise du contrat première embauche (CPE), il a préféré surseoir. Et a demandé aux députés d'engager une nouvelle concertation avec tous les acteurs concernés. L'énième.

Décret «dépassé». La mission d'information sur l'interdiction du tabac dans les lieux publics commence ses auditions aujourd'hui. Première à venir remettre son rapport aux députés, Bernadette Roussille, membre de l'Igas (Inspection générale des Affaires sociales). Elle redira que le décret de la loi Evin, qui prévoit «soit des locaux spécifiques, soit des espaces délimités» dans «tous les lieux fermés et couverts accueillant du public ou qui constituent des lieux de travail» est «inadapté et dépassé». Pas suffisamment protecteur pour les non-fumeurs, car souvent sujet à de trop libres interprétations. Bernadette Roussille réaffirmera aussi que «la balance des avantages et inconvénients penche clairement en faveur d'une mesure législative d'interdiction absolue, sans création de fumoirs».

En Europe, l'Irlande, l'Ecosse ou la Norvège l'ont déjà adoptée. L'Italie et