Aujourd'hui, et pour la seconde fois en une semaine, une délégation de la mairie de Grigny (Essonne) doit être reçue par les services de Jean-Louis Borloo, au ministère de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement. Le mercredi 31 mai, déjà, environ 200 personnes, des élus, des employés municipaux, des habitants, ont apporté leur soutien à une délégation municipale. La raison est simple et brutale : Grigny n'arrive pas à joindre les deux bouts et réclame l'aide de l'Etat. Cette ville de 30 000 habitants cumule les maux emblématiques de la banlieue : pauvreté, absence de ressources propres et d'entreprises en nombre suffisant pour embaucher et verser la taxe professionnelle. A Grigny, 90 % de la population vit en zones urbaines sensibles (ZUS) entre les deux grandes cités de la ville : la Grande Borne et Grigny II. Cette année, le budget 2006 n'est toujours pas voté. Il manque trois millions d'euros pour le boucler, selon le maire PCF, Claude Vazquez.
Dès janvier, le conseil municipal a alerté les services de l'Etat pour obtenir davantage de moyens financiers. En vain. «Ça fait trois mois qu'on nous balade», affirme Claude Vazquez. La petite foule des Grignois qui l'entoure reprend un slogan : «Et un, et deux, et trois millions.» Brandit des pancartes : «Grigny veut continuer d'avancer» ; «Des embauches pour le périscolaire» ; «L'Etat doit respecter ses engagements». Zaïra Zine, adjointe chargée de l'accès aux droits, s'époumone pour se faire entendre : «Il faut plus de m