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Délinquance: Sarkozy s'encense et montre du doigt la justice

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Présentant son bilan à l'Intérieur depuis 2002, il a estimé que les mineurs n'étaient pas assez punis. Il entend inciter toute la chaîne pénale à suivre l'action policière.
publié le 9 juin 2006 à 21h44

Drapé dans son costume de futur candidat à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy a livré hier un bilan dithyrambique de son action au ministère de l'Intérieur depuis 2002 et comparé ses résultats à ceux des quatre années précédentes sous la gauche, qui aurait laissé «une situation catastrophique». Ainsi a-t-il d'abord dégainé le chiffre majeur de 8,8 % de baisse des crimes et délits constatés par ses services alors que «la délinquance avait progressé de 14,5 %» de 1998 à 2002. Puis il a mis en avant la pugnacité de ses services à élucider les affaires (+ 9 points ; 33,6 % de résolutions), à placer en garde à vue (+ 46,2 %), à provoquer l'incarcération des mis en cause (+ 22,9 %). Mais il a dû admettre que si les vols en tous genres ont chuté, les atteintes aux personnes ont grimpé de 27 %, surtout «au sein de la cellule familiale», ainsi que les actes de «violence gratuite» sans mobile crapuleux.

A l'en croire, tout ce qui «ne marche pas», c'est la faute à la justice, qui, par exemple, ne punit pas assez les mineurs : «Je n'ai pas trouvé admissible que durant toutes les émeutes de novembre, le tribunal pour enfants de Bobigny n'ait pas prononcé une seule décision d'emprisonnement.» Avant de dire : «Il y a certains tribunaux pour enfants, quand vous allez dans le couloir d'attente et que vous voyez un certain nombre de mineurs multirécidivistes allongés par terre, attendant d'être admonestés pour la vingt-deuxième fois par le magistrat, franchement il est temps de réagir.