Le trou de la Sécu se creuse, encore et toujours. Et le gouvernement ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Hier, la commission des comptes de la Sécurité sociale a publié le chiffre du déficit de 2005 et affiné ses prévisions pour 2006. Le résultat est accablant : moins 10,2 milliards d'euros de trou pour le régime général en 2003, moins 11,9 milliards en 2004, moins 11,6 en 2005, et vraisemblablement moins 10,3 milliards en 2006. «Les déficits de 2004 et 2005 sont les plus élevés jamais atteints», s'inquiète le secrétaire général de la commission des comptes, François Monier, «et l'amélioration prévue en 2006 reste limitée».
Prudence. Ce constat alarmiste n'entame pas l'optimisme de Jacques Chirac. Devant le congrès de la Mutualité française, hier à Lyon, le président a assuré que «l'objectif de retour à l'équilibre fin 2007» de l'assurance maladie «sera tenu», si «nous restons fermement mobilisés». Plus prudent, le ministre de la Santé Xavier Bertrand précisait hier dans un entretien au Quotidien du médecin que son «intention [était] de parvenir à un déficit [de la branche maladie] inférieur à 4 milliards d'euros fin 2007».
Le problème est que l'amélioration d'ailleurs très relative des comptes de la branche maladie, liée à la réforme engagée en 2004, est compensée par une dégradation plus forte que prévue des branches vieillesse et famille.
Le succès des départs à la retraite avant 60 ans de salariés ayant commencé à travailler jeunes, mesure prévue par la réforme Fillon d