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Libération

Le Sénat vote la carte «compétences et talents»

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L'UDF renonce à s'opposer à cette disposition de la loi Sarkozy sur l'immigration.
publié le 10 juin 2006 à 21h45

La fronde des sénateurs UDF a fait long feu. Lors de l'examen de la loi Sarkozy sur l'immigration et l'intégration, ils ont voté, dans la nuit de jeudi à vendredi, la création de la carte de séjour «compétences et talents», censée attirer vers la France les cerveaux du tiers-monde. Avant le début de la discussion, le groupe UDF avait déposé un amendement de suppression. Il jugeait que ce titre de séjour «fonde l'émigration sur des critères discriminatoires et va à l'encontre de la politique de codéveloppement».

Le gouvernement ne voulant pas prendre le risque d'être mis en minorité sur une disposition de ce projet de loi jugée centrale puisqu'elle engage la France sur la voie d'une immigration «choisie», les tractations avec l'UDF sont allées bon train. Avec l'accord de Christian Estrosi, ministre délégué à l'Aménagement du territoire, présent dans l'hémicycle, un amendement UMP-UDF a été proposé, qui prévoit que la carte ne pourra être délivrée à un ressortissant d'un pays de la zone de solidarité prioritaire (1) «que lorsque la France a conclu avec ce pays un accord de partenariat pour le codéveloppement». Dans ce cas, le renouvellement de la carte sera par ailleurs limité à une fois, selon un autre amendement du groupe radical RDSE. Objectif : qu'ils rentrent dans leur pays.

Amendements ou pas, la gauche a voté contre. «J'ai dit au gouvernement : "Votre carte veut cacher la brutalité de votre projet"», rappelle Bernard Frimat (PS, Nord-Pas-de-Calais). Pour lui, les amendeme