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Encadrement militaire : Royal n'a rien inventé.

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Entre 1986 et 2003, 6 000 jeunes délinquants sont passés entre les mains de l'armée. Sans rien de probant.
publié le 13 juin 2006 à 21h47

L'idée de Ségolène Royal de confier les jeunes délinquants à un encadrement militaire n'est pas tombée du ciel. Sous le nom de JET (Jeunes en équipes de travail), la formule a même existé pendant dix-sept ans, jusqu'en 2003. Avec un succès mitigé, il est vrai. L'un des quatre centres JET était situé au Vigeant (Vienne), dans la région Poitou-Charentes. Chez Ségolène Royal, qui a eu, comme élue locale, l'occasion de s'en préoccuper au moment de sa fermeture.

Créés par la droite en 1986, maintenus par la gauche, les JET ont finalement été supprimés par Michèle Alliot-Marie. «Nous avons été victimes de deux très fortes oppositions : celle des éducateurs du ministère de la Justice, qui estimaient que ce n'était pas à des militaires de s'occuper de délinquants, et celle de l'armée de terre, qui pensait, elle aussi, que ce n'était pas son boulot», assure l'amiral Maurice Girard, dernier président de JET.

Beaucoup de sport. L'association, liée par une convention avec la Défense, avait été créée en 1986 sur une initiative du garde des Sceaux Albin Chalandon et du ministre de la Défense André Giraud. «L'idée de départ était que les armées ont l'habitude d'encadrer des personnes jeunes et pas toujours faciles», témoigne l'amiral Girard, ancien directeur du personnel de la marine. Il s'agissait d'organiser des «stages de rupture» d'une durée de quatre mois, à l'intention des jeunes délinquants. Au programme : remise à niveau scolaire avec des instituteurs, travail sur des chantiers fores