François Bayrou, «premier opposant... à la stupidité» du Conseil supérieur de l'audiovisuel. C'est par cette boutade que le président de l'UDF a réagi hier à la décision du CSA, gendarme de l'audiovisuel, qui a annoncé qu'à compter du 14 juin, ses interventions radio-télévisées seraient décomptées sur le temps de parole de l'opposition. Tout comme celles des dix députés centristes (sur trente) qui avaient, comme lui, voté le 16 mai la censure contre le gouvernement Villepin déposée par le PS dans l'affaire Clearstream.
«Oukase». Situation ubuesque assurée : François Bayrou, président de l'UDF, parlera sur le quota de l'opposition, alors que François Sauvadet, porte-parole du groupe UDF à l'Assemblée nationale, s'exprimera lui sur le quota de la majorité. Même s'ils se sont personnellement prononcés en faveur de la censure, les sénateurs et députés européens centristes seront eux toujours présumés s'exprimer au nom de la majorité, sauf déclaration contraire expresse de leur part auprès du CSA...
Evoquant une initiative «sans queue ni tête», François Bayrou a aussitôt tiré parti d'un «oukase», révélateur des «dérives de notre pays» : «De quel droit une instance nommée par le pouvoir, saisie par le parti dominant, s'arroge-t-elle le droit de juger la situation d'un parti politique contre son gré», a protesté le probable candidat UDF à la présidentielle (lire ci-contre). Et d'ajouter que «l'Etat-UMP ne recule devant rien pour imposer ses vues et plier toutes les institutions à ses