Les socialistes commencent à préparer le terrain de leur éventuel retour au pouvoir en 2007... grâce à Philippe Séguin. Réagissant à la publication d'un rapport de la Cour des comptes, présidée par l'ancien dirigeant du RPR, François Hollande a dénoncé hier «l'ampleur de la falsification et la mystification des comptes publics». «Nous n'ignorons rien de la lourdeur de l'héritage qui nous sera laissé, a-t-il averti. Quand on met de côté les recettes exceptionnelles, le chiffre réel de la dette publique sera plus élevé fin 2006 qu'il n'était fin 2005, fin 2007 qu'il ne sera fin 2006.» Une manière de dire que les caisses de l'Etat seront vides et de prévenir l'opinion que les socialistes auront du bien mal à tenir toutes leurs promesses électorales, estimées entre 30 et 50 milliards d'euros...
L'enjeu est également de maintenir le déficit du budget de l'Etat en dessous de 3 % du PIB, comme la France s'y est engagée au niveau européen. Or, dans son rapport publié mardi, la Cour des comptes estime que si le déficit des finances publiques (Etat, Sécurité sociale et collectivités locales) s'est élevé en 2005 à 2,9 % du PIB (48,9 milliards d'euros), cette réduction «n'a été atteinte qu'en mobilisant des ressources exceptionnelles», comme une soulte EDF. «Hors ces éléments [...], le déficit se serait établi à 3,5 % du PIB.» Philippe Séguin a dénoncé ces méthodes «utilisées pour le camouflage des déficits», qualifiant la dégradation des finances publiques et l'alourdissement de la dett