Depuis qu'il est à Matignon, Dominique de Villepin n'avait jamais rendu visite aux militaires. Il s'en est souvenu en fin de semaine dernière et hier, en deux heures montre en main, il a mené une visite expresse à Mourmelon (Marne), au 501/503e régiment de chars de combat, où sont basés les chars Leclerc. Pour dire quoi ? Qu'il aimait beaucoup l'armée, «qu'à aucun moment, elle ne verra ses moyens limités», et que la loi de programmation militaire serait «intégralement respectée». Le Premier ministre le répétera sans doute aujourd'hui à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), qui fête cette année ses 70 ans.
Pourtant, mardi, les services du Premier ministre annonçaient triomphalement que 3 000 emplois allaient être supprimés à la Défense ! 3 000 sur les 15 000 réductions de postes de la fonction publique. «C'est complètement bidon, réagit-on au ministère de la Défense. Les postes que l'on va supprimer étaient vacants. Nous étions autorisés à recruter, mais l'année dernière nous n'avions déjà pas les crédits.» Belle économie. La nouvelle mécanique budgétaire la Lolf accorde désormais une somme globale pour la masse salariale, indépendante du nombre de postes que les ministères sont autorisés à ouvrir. «Pour nous, c'est indolore. Cela ne va pas nous retirer un poste de militaire», dit-on à l'état-major de l'armée de terre, pourtant prompte à monter au créneau dès qu'il est question de ses effectifs.
Si les postes supprimés n'existaient pas vraiment, en 2007