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Libération

L'armée en cure d'amaigrissement «indolore».

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3 000 postes doivent disparaître, mais au ministère on précise qu'ils étaient vacants.
publié le 16 juin 2006 à 21h27

Depuis qu'il est à Matignon, Dominique de Villepin n'avait jamais rendu visite aux militaires. Il s'en est souvenu en fin de semaine dernière et hier, en deux heures montre en main, il a mené une visite expresse à Mourmelon (Marne), au 501/503e régiment de chars de combat, où sont basés les chars Leclerc. Pour dire quoi ? Qu'il aimait beaucoup l'armée, «qu'à aucun moment, elle ne verra ses moyens limités», et que la loi de programmation militaire serait «intégralement respectée». Le Premier ministre le répétera sans doute aujourd'hui à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), qui fête cette année ses 70 ans.

Pourtant, mardi, les services du Premier ministre annonçaient triomphalement que 3 000 emplois allaient être supprimés à la Défense ! 3 000 sur les 15 000 réductions de postes de la fonction publique. «C'est complètement bidon, réagit-on au ministère de la Défense. Les postes que l'on va supprimer étaient vacants. Nous étions autorisés à recruter, mais l'année dernière nous n'avions déjà pas les crédits.» Belle économie. La nouvelle mécanique budgétaire ­ la Lolf ­ accorde désormais une somme globale pour la masse salariale, indépendante du nombre de postes que les ministères sont autorisés à ouvrir. «Pour nous, c'est indolore. Cela ne va pas nous retirer un poste de militaire», dit-on à l'état-major de l'armée de terre, pourtant prompte à monter au créneau dès qu'il est question de ses effectifs.

Si les postes supprimés n'existaient pas vraiment, en 2007