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Libération

Des élèves sans papiers, mais pas sans parrains au Sénat.

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Une vingtaine de parlementaires veulent soustraire à la police et à la justice les enfants scolarisés visés par les expulsions.
publié le 17 juin 2006 à 21h28

«On est fin juin et j'ai peur.» A l'automne, Jonathan, lycéen congolais sans-papiers de 14 ans et demi, a pris le maquis avec sa soeur Rachel pour empêcher l'expulsion de leur mère. Soutenu par ses camarades et ses professeurs, pris en charge par le Réseau éducation sans frontières (RESF) qui se bat aux côtés des enfants scolarisés sans-papiers et de leur famille, le garçon a obtenu un sursis à expulsion jusqu'à la fin de l'année scolaire et a repris le cours de ses études. Il est admis à la rentrée en première S.

Pression. Vendredi, Jonathan s'est rendu au Sénat à l'invitation du sénateur (Verts) Jean Desessard. RESF y avait organisé une cérémonie de parrainage. Objectif : obtenir du gouvernement qu'il renonce à expulser les enfants scolarisés sans-papiers et leur famille à la fin de l'année scolaire. La multiplication des mobilisations autour des personnes menacées a légèrement fait reculer le ministre de l'Intérieur. Mercredi, Nicolas Sarkozy a envoyé aux préfets une circulaire les autorisant à «réexaminer» la situation des familles sans-papiers dont un enfant est scolarisé (Libération du 15 juin). Mais les critères d'attribution d'un titre de séjour paraissant trop restrictifs, RESF a décidé de maintenir la pression.

D'où la cérémonie de vendredi. Les parrains et marraines : une vingtaine de parlementaires. Socialistes comme David Assouline, Julien Dray, Bariza Khiari, Jack Lang, Catherine Tasca, communistes tels Nicole Borvo, Hélène Luc, Roland Muzeau, Jack Ralite, et Ver