Dominique de Villepin ou la tactique du ciseau. «Quand on a un problème compliqué à résoudre, on le coupe en deux» : un député UMP proche du Premier ministre résumait ainsi, vendredi, la manière dont le gouvernement cherche à habiller la marche arrière engagée depuis plusieurs jours dans le dossier de fusion entre GDF et Suez. Projet de fusion qui a l'énorme inconvénient pour le Premier ministre de ne pas disposer parmi les députés UMP d'une majorité susceptible de le soutenir, comme l'a reconnu le président du groupe, Bernard Accoyer lui-même.
Caramélisé par sa capitulation à l'issue de la longue crise du CPE, puis par son enlisement dans l'affaire Clearstream, le Premier ministre a tenté de faire bonne figure, vendredi, lors d'un déplacement au Mont-Saint-Michel, en déclarant être «tout à fait déterminé et engagé à aller de l'avant» sur ce projet. Il a même assuré que des décisions seraient prises «avant l'été». C'est là que Villepin dégaine son ciseau. Car le gouvernement envisagerait de n'examiner avant les vacances parlementaires que «la nécessité de transposer la directive européenne» ouvrant le marché de l'énergie au 1er juillet 2007. Le reste, c'est-à-dire la privatisation de GDF, ne serait remis en chantier qu'à l'automne. Le président de la République a vendu le même saucissonnage vendredi, en assurant, depuis Bruxelles, que le gouvernement arrêterait «dans les prochains jours son calendrier parlementaire [...] sur la base d'une volonté de dialogue et d'action» en c