Toulouse de notre correspondant
Ils se sont regardés, puis se sont applaudis. A 8 h 20, hier, les parents d'élèves et habitants du quartier des Minimes en reviennent à peine de se retrouver à plus de 200 pour former une chaîne humaine autour de l'école Pierre-et-Marie-Curie. Une pancarte au-dessus de la chaîne : «Un titre de séjour pour Mme Abchir.» Dans le groupe, un petit blond de 12 ans aux yeux bleus : Rafik Abchir, «très brillant élève de CM1», selon son institutrice. «Très bon copain» aussi, selon Gaspard, 10 ans. Gaspard à la main droite bandée. C'est sa maman qui a écrit sous sa dictée le carton où il revendique «Rafik avec nous au CM2». Rafik lui-même n'est pas menacé d'expulsion. Ni son père, titulaire d'un CDI de chauffeur routier, qui vit en France depuis vingt ans. C'est sa mère qui n'a toujours pas de titre de séjour. «Sommet de l'absurdité humaine», se désole l'animateur départemental du Réseau éducation sans frontières, Jean-François Mignard.
Visa touristique. Zakia Abchir, 32 ans, n'est arrivée à Toulouse qu'en 2002 avec son fils Rafik, munie d'un visa touristique, pour y rejoindre son époux. Deux petites filles sont nées depuis dans ce quartier des Minimes, mais la situation n'est toujours pas légale. Selon le collectif de défense, il manquerait 3 euros de revenus mensuels au père pour atteindre le seuil minimum de ressources exigé pour un regroupement familial. «Les parents d'élèves ont tout de suite proposé de verser ces trois euros», explique l'institutric