Au carré, sans un cheveu blanc qui dépasse. Comme d'habitude, Lionel Jospin s'est concocté un retour médiatique aux petits oignons : une tribune dans le Monde daté d'aujourd'hui, intitulée «Mai 2007, quatre enjeux majeurs», et une présence au 20 heures de TF1 ce soir pour assurer le service après-vente. Le tout à l'avant-veille du conseil national du Parti socialiste devant valider définitivement le projet pour la présidentielle de 2007. Juste avant que les socialistes s'égaillent en vacances et se retrouvent fin août à La Rochelle pour une université qui signera le vrai départ de la campagne interne au PS. Université où le retraité de l'île de Ré pourra toujours pointer son nez. Question calendrier, Lionel Jospin est un orfèvre.
Sans fioritures. Sur le fond, le texte publié dans le Monde est lui aussi taillé au cordeau. Point un : l'emploi et la croissance. Point deux : la République, l'autorité de l'Etat, le respect de la loi, la sécurité. Point trois : l'international et la relance européenne. Point quatre : la confiance dans le progrès pour préparer l'avenir. Sujet, verbe, complément : le tout est rédigé, comme d'habitude, sans fioritures. Pas un mot évidemment sur les conditions de son éventuel retour au premier plan que ces apparitions médiatiques vont bien sûr relancer. Elles sont là pour ça. «Son message est clair : "Je n'ai renoncé à rien"», traduit un député partisan de son retour. «Sa candidature n'a pas de sens aujourd'hui. Les conditions restent à créer», corrige