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Libération
Interview

«La sombre réalité du phénomène Tanguy».

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Julien Damon, du Centre d'analyse stratégique, ex-Commissariat du plan:
publié le 4 juillet 2006 à 21h51
(mis à jour le 4 juillet 2006 à 21h51)

Julien Damon est responsable du département questions sociales au Centre d'analyse stratégique (ancien Commissariat au plan). Il insiste sur les difficultés des jeunes générations.

La question de la «solidarité entre les générations» est-elle la nouvelle priorité de la politique familiale ?

Elle est en passe de le devenir. C'est le thème retenu aujourd'hui pour la Conférence de la famille. A l'occasion de ce moment de discussion entre le gouvernement et les partenaires sociaux, on verra que la politique familiale ne s'envisage plus uniquement du côté des enfants mais de tous les âges de la vie. C'est l'occasion de rediscuter des questions d'équilibre entre les âges et de la protection sociale des générations. Le projet d'aide aux «aidants familiaux» va dans le bon sens.

Le traitement réservé aux jeunes est-il équitable ?

Les transferts des personnes âgées vers les jeunes, sous forme de dons ou de donations, ne représentent qu'un point de PIB tandis que les sommes consacrées aux retraites s'élèvent à douze ou treize points de PIB. Aujourd'hui, ce sont les jeunes qui vivent la précarité et la pauvreté. Auparavant, c'était les plus âgés. On sourit du phénomène Tanguy. Mais la réalité est plus sombre : des «adultes» avec très peu de moyens sont collés chez leurs parents, qui en ont peu aussi. En termes de générations, ce sont les vieux qui ont les carrières les moins heurtées par le chômage, par les difficultés à entrer dans la vie active. Les jeune