Les socialistes promettent de s'attaquer aux clients de prostitués. C'est écrit dans leur projet pour 2007, ratifié en convention nationale, le 22 juin dernier. Sur ce sujet jugé sulfureux dans tous les partis, les socialistes prévoient «la mise en cause de la responsabilité du client». Et quelques députés conduits par Christophe Caresche (Paris) et Danielle Bousquet (Côtes d'Armor) précisent leur pensée dans une proposition de loi présentée, hier, en présence de diverses associations féministes.
Retournant comme un gant la loi Sarkozy de mars 2003, les députés signataires proposent d'abroger l'infraction pour racolage passif (sans pour autant autoriser le racolage actif), et de la remplacer par une autre visant le client. Le délinquant risquerait l'amende infligée actuellement pour racolage passif (3 750 euros). Rappelons qu'une loi votée par la gauche, en mars 2002, pénalise déjà les clients de prostitués mineurs : ils risquent jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
Soutiens. Avec une législation évoluant dans ce sens, la France rejoindrait le clan des «abolitionnistes» mené par la Suède, se démarquant des pays qui ont légalisé la prostitution et considèrent cette activité comme un métier : Chypre, l'Autriche, les Pays-Bas et l'Allemagne. C'est la construction d'un grand centre de prostitution à Berlin, à l'occasion de la Coupe du monde de football qui a relancé le débat. «Non à la coupe de la honte», une pétition lancée par Malka Marcovich, dir