«Passeports ?» Sekou Massary tend le sien et celui de sa femme. «Adresse ?» «Certificat de scolarité des enfants ?» Dans un classeur, ce Libérien de 41 ans a soigneusement classé tous les documents attestant de sa présence en France. Marié avec une Sierra Leonaise, père de deux enfants nés en France, Mariama 7 ans et Félix 4 ans, il espère pouvoir bénéficier de la circulaire Sarkozy du 13 juin sur la régularisation des parents sans-papiers d'enfants scolarisés. L'entretien entre Sekou Massary et la fonctionnaire de la préfecture de Seine-Saint-Denis, à Bobigny, se passe debout, dehors, entre deux bâtiments préfabriqués. La scène est glauque. Sous un ciel gris, une longue file d'étrangers, contenus par un cordon de barrières de métal. Au bout, quatre agents femmes, un policier et une ambulance de la Croix Rouge. Certains sans-papiers ont passé la nuit là. Sekou Massary est arrivé jeudi soir vers 20 heures. En réalité, c'est sa deuxième visite à la préfecture. Le 27 juin, il avait déjà passé la nuit dehors pour se voir remettre un formulaire de demande d'aide au retour. La circulaire Sarkozy prévoit en effet que les préfets proposent d'abord aux sans-papiers cette aide avant d'examiner les possibilités de régularisation. Sekou Massary a refusé de signer ce document. Et puis, sur les conseils du Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigrés), il est revenu.
«Les dix ans». Depuis leur arrivée en France, les époux Massary ont tout tenté. D'abord l'asile pol