Quand Nicolas Sarkozy cafouille, c'est toujours du bonheur pour Dominique de Villepin. En déplacement à Saint-Sorlin-de-Conac (Charente-Maritime) vendredi, le Premier ministre n'a pas résisté au plaisir de venir à la rescousse de son ministre de l'Intérieur empêtré dans le délicat dossier des enfants de sans-papiers. «Rien ne sert de s'envoyer des chiffres. Evaluons la réalité de chacune des situations à travers les départements de France et, à partir de là, nous prendrons les mesures nécessaires», a-t-il assuré. Et d'ajouter : «C'est un sujet difficile qui ne justifie aucune forme de polémique.»
La veille au soir en Touraine (Libération de vendredi), Sarkozy s'en était pris sans ménagement à Yannick Blanc, directeur général de la police à la préfecture de Paris, qui avait déclaré que «plusieurs milliers» de familles allaient devoir être régularisées. Conscient que de telles annonces sont ravageuses pour l'électorat de droite et surtout d'extrême droite qu'il cherche à séduire, le ministre de l'Intérieur a tapé du poing : «Tous ceux qui parlent de chiffres aujourd'hui parlent d'un sujet qu'ils ne connaissent pas.» Ses proches, eux, estiment plutôt à «quelques centaines, voire un gros millier», le nombre de dossiers qui pourraient être pris en compte pour une régularisation. Le 18 juillet, Sarkozy réunira tous les préfets qui «feront remonter une première fournée de chiffres». Au regard des files d'attente dans les préfectures e