Petite nouveauté dans une administration publique : la mairie de Paris s'apprête à rémunérer ses stagiaires à partir de septembre. Pas l'ensemble de ses 3 000 stagiaires annuels, mais ceux qui effectueront des stages obligatoires de plus de trois mois. Une façon de répondre au mouvement de protestation lancé à l'automne par le collectif Génération précaire. «Nous voulions faire un geste envers les étudiants qui doivent travailler pour financer leurs études et qui ne peuvent pas se permettre de suivre des stages gracieux», explique Sandrine Mazetier (PS), adjointe au maire chargée de la vie étudiante et qui a présenté la proposition adoptée hier au Conseil de Paris. Les 200 jeunes concernés par la mesure recevront une gratification mensuelle équivalente à 30 % du SMIC dès le premier mois de stage. Selon Sandrine Mazetier, cela représente un investissement de 300 000 euros pour la Ville de Paris.
Les administrations publiques ont la plus mauvaise réputation en matière de rémunération des stagiaires. La loi pour l'égalité des chances du 31 mars 2006 exclut l'Etat et la fonction publique du dispositif d'encadrement des stages. Le dispositif adopté par le Conseil de Paris ressemble peu ou prou à ce qui est prévu dans la loi pour le secteur privé : convention de stage, détermination d'objectifs pédagogiques, encadrement par un tuteur qui sera un fonctionnaire formé spécialement.
«C'est bien que la Ville de Paris prenne cette mesure car elle n'était pas obligée de le faire