Dreyfus n'a toujours pas droit de cité à l'Ecole militaire. Ou tout au moins sa statue. Dans le discours qu'il a prononcé mercredi matin à l'occasion de la « cérémonie nationale » pour le centenaire de la réhabilitation d'Alfred Dreyfus, le président de la République n'a pas souhaité mettre fin à une injustice : l'absence de la statue du capitaine Dreyfus dans la cour de l'Ecole militaire, là où il a été dégradé en 1895, puis réhabilité en 1906.« Un homme, sachons le reconnaître, à qui justice n'a pas été complètement rendue », a pourtant déclaré le chef de l'Etat, évoquant le sort de l'officier qui « a dû quitter l'armée, la mort dans l'âme, faute d'avoir bénéficié de la reconstitution de carrière à laquelle il avait pourtant droit ». Le président de la République n'a toutefois pas cru bon d'aller plus loin, en affirmant, par exemple, que Dreyfus était « un exemple pour l'armée », comme lui conseillait de le faire l'historien Vincent Duclert. Un beau discours sur « la tragédie du capitaine Dreyfus » qui « a contribué à fortifier la République, mais pas de statue.
Commandée par Jack Lang en 1985 au dessinateur de presse Tim, cette statue de Dreyfus n'a jamais pu être installée à l'Ecole militaire, à la suite de l'opposition de l'armée, relayée par le ministre de la défense Charles Hernu. Et par François Mitterrand lui-même. La statue a été finalement exilée dans un square discret donnant sur le boulevard Raspail, à Paris.
Si Jack Lang et le maire de Par
Un beau discours et pas de statue pour le capitaine Dreyfus
Article réservé aux abonnés
Accrochage à l\'Assemblée nationale d\'une reproduction de la \"une\" de L\'Aurore avec le fameux \"J\'accuse...!\" d\'Emile Zola. La réhabilitation d\'Alfred Dreyfus est \"la victoire de la République\" et de \"l\'unité de la Nation\", a déclaré Jacques Chirac à l\'occasion du centenaire de l\'annulation de la condamnation du capitaine accusé de trahison au bénéfice de l\'Allemagne./Photo d\'archives/REUTERS/Gareth Watkins (Accrochage à l'Assemblée nationale d'une reproduction de la "une" de L'Aurore avec le fameux "J'accu)
par Jean-Dominique MERCHET
publié le 12 juillet 2006 à 7h00
Dans la même rubrique