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Libération

Boutih, un parachuté vilipendé en Charente

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Le PS a imposé l'ancien président de SOS racisme comme candidat aux législatives.
publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Angoulême envoyée spéciale

Seul sur un quai de gare. Personne ne s'est déplacé, hier, pour accueillir Malek Boutih lors de son premier déplacement à Angoulême (Charente), dix jours après sa désignation comme candidat aux législatives de 2008 par les instances du PS. Le secrétaire fédéral, Jean-Jacques Fournié, avait bien prévu d'être là. Mais voyant les journalistes, il a préféré tourner les talons, de peur d'être associé à ce parachutage. C'est donc à pied, visage fermé, que l'ancien président de SOS Racisme, qui n'a pas souhaité s'exprimer, a rejoint la fédération socialiste pour rencontrer les rares secrétaires de section disposés à faire sa connaissance.

C'est peu de dire qu'ici l'arrivée de ce proche de Ségolène Royal passe mal. Depuis l'annonce de sa candidature dans la 4e circonscription, élus et militants n'ont pas de mots assez durs. «On a le sentiment d'avoir été floués», souligne Jean-Claude Beauchaud, le député sortant. A 70 ans, après trois mandats et quarante ans de vie politique, il a décidé de ne pas se représenter. Il précise : «Sauf si les événements m'y obligent. Si M. Boutih ne comprend pas que sa place n'est pas ici.»

Il n'est pas seul. Son suppléant, Guy Branchu, annonce également qu'en cas de besoin il s'alignera en candidat dissident. Très énervé, il avertit : «Il repart ou ça va péter. Moi, placer les petits copains, ça va bien. Ce n'est pas comme ça qu'on fait de la politique.»

Si le candidat imposé tombe si mal, c'est que la fédéra