A quoi peut bien encore servir Jacques Chirac à quelques mois de la fin de son mandat? A commenter l'actualité internationale, à défaut de vraiment peser sur son cours... Il lui fallait donc une «bonne guerre» pour retrouver de la voix, sinon de l'audience. Telle est l'impression ressentie à écouter le président de la République deviser de la crise au Proche-Orient à l'occasion de sa dernière intervention télévisée du 14 juillet à l'Elysée.Depuis des mois, l'Elysée misait sur une crise internationale pour redonner de l'air à un président englué sur le plan intérieur, un peu comme le contexte post-11 septembre lui avait permis de dominer Lionel Jospin à l'orée de la campagne présidentielle de 2002, ou comme son refus de la guerre en Irak lui avait donné l'occasion d'être plébiscité (une dernière fois ?) en 2003. Pour Jacques Chirac, l'offensive israélienne au Liban tombe donc à point nommé.
Dos à dos
Interrogé par Patrick Poivre d'Arvor et David Pujadas, le chef de l'Etat l'a qualifiée de «disproportionnée», allant jusqu'à se demander si, au vu des objectifs visés par Tsahal et de la destruction des infrastructures du pays, il n'y avait pas «une volonté de détruire le Liban».
Retrouvant par moments les accents qui lui avaient valu une popularité record dans les pays arabes lors de son refus de participer à la guerre en Irak en 2003, Jacques Chirac s'est dit «consterné par ce qui se passe actuellement au Proche-Orient». «Tout le monde est
Chirac cherche à rebondir sur la crise au Proche-Orient
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France\'s President Jacques Chirac (R) looks back at his government ministers as he attends the annual Bastille Day parade in Paris, July 14, 2006.
This will be Chirac\'s last attendance of France\'s national day as President. REUTERS/Mal Langsdon (FRANCE) (Le chef de l'Etat assistait à son dousième défilé du 14-juillet. PHOTO REUTERS)
par Renaud DELY
publié le 14 juillet 2006 à 7h00
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