Menu
Libération
Portrait

Rachid Nekkaz, banlieue présidentielle

Article réservé aux abonnés
publié le 14 juillet 2006 à 21h58

Dimanche 9 juillet, 22 h 15. A l'heure où un Kabyle aux pieds agiles et aux nerfs fragiles sort de scène sur un coup de tête, un autre fils de l'immigration, 34 ans lui aussi, se prépare à entrer sur le terrain. Avec une quinzaine de sympathisants, Rachid Nekkaz va distribuer des milliers de tracts sur les Champs-Elysées, à deux pas de son appartement-QG de campagne. En huitièmes, en quarts et en demi-finale, il avait déjà profité du petit retour de flamme black-blanc-beur pour faire connaître son projet un peu fou et très raisonnable : un Arabe président de la République. Pourquoi pas ? Jamel Debbouze n'est pas Coluche et Dieudonné ne fait plus rire que lui-même. Mais attention, Rachid Nekkaz n'est pas là pour la galerie. «Soit je fais 0,001 %, soit je suis à 12 %.» Encore faut-il que les 288 promesses de signatures recueillies ­ il en faut 500 ­ ne s'évaporent pas au moment de les transformer en paraphes, en mars 2007.

Sur son site (1), Rachid Nekkaz affiche la couleur. «Le seul candidat à la présidentielle issu des quartiers populaires». Même s'il a plus la tête d'un patron de start-up de Bangalore, Nekkaz est un «jeune de banlieue», stricto sensu. Le curriculum est idoine : naissance à Villeneuve-Saint-Georges, neuvième enfant sur douze de Larbi et Khadija, tous deux analphabètes. Père mineur de fond, cinq fois opéré, mariage au bled en Algérie, regroupement familial. En 1967, la famille a la «chance» de débarquer en cité de transit. Ses vieux y ont habi