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Comme s'il avait tout le temps devant lui...

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publié le 15 juillet 2006 à 21h59

Immuable Jacques Chirac. Pour sa douzième et sans doute dernière intervention télévisée du 14 Juillet, le président de la République a livré vendredi une prestation passe-partout. Pas de souffle particulier, aucun moment fort en dehors de sa prise de position sur le Liban (lire page 2), et surtout pas de bilan. L'essentiel pour lui était de banaliser l'exercice, comme si le temps ne lui était pas compté et que les échéances électorales du printemps 2007 n'existaient pas dans son esprit. «Je ne suis pas à l'heure du bilan, je suis à l'heure de l'action», a-t-il sèchement assené. Bien décidé à montrer qu'il est le pouvoir et veut le conserver jusqu'au bout de son mandat, voire au-delà, Chirac-la-menace a prévenu : «Je ne me situe pas dans un temps limité.»

Après plus de onze ans de présidence, l'homme de l'Elysée a ses habitudes et ses péchés mignons. Il a donc beaucoup promis et dit, une fois encore, qu'on allait voir ce qu'on allait voir. La ruse, l'incantation, l'approximation, la diversion et, par-dessus tout, le culot sont ses armes éternelles. «La seule chose qui m'intéresse, ce sont les résultats», a-t-il lancé. Sur l'emploi, il a prédit, «sans aucun doute», un taux de chômage sous la barre des 8 % d'ici à un an ainsi que «100 000 chômeurs de moins d'ici à trois mois». Même chose sur la fiscalité (lire page 13) où il a tordu le cou à la réalité en laissant croire qu'une de ses promesses phare de sa campagne de 2002 avait été honorée : <