Poliment, cela s'appelle un virage stratégique. Le 23 août, à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), Ségolène Royal sera l'invitée de la Fête de la rose. La fête des supporteurs d'Arnaud Montebourg, député socialiste du cru. Une invitation qui sonne comme un ralliement à la candidate à l'investiture du PS pour 2007. «Une invitation qui est un tout petit peu plus qu'une invitation», concède Thierry Mandon, porte-parole du courant de Montebourg, Rénover maintenant, repoussant mollement toute «précipitation, tout revirement ou tout ralliement». Place donc à une «construction politique nouvelle», pour Christian Paul, député de la Nièvre et l'un des artisans du rapprochement avec Ségolène Royal. Car depuis quelques semaines, la proximité entre Montebourg «l'incarnation de la gauche morale et la droite Royal», selon les termes d'un fabiusien, commençait à prendre forme.
Chez les Dim. Montebourg s'est toujours gardé d'enfourcher le TSS, le «Tout sauf Ségolène» en vogue au printemps au PS. Jamais d'attaques frontales contre la députée. Y compris lorsque ses propres troupes l'incitaient à monter à l'assaut. La semaine passée, un nouveau signe. La visite de Royal à Nevers, avec rencontre des salariés de Dim et invitation à la fédération de la Nièvre. Une manière de «ne pas insulter l'avenir», selon les amis de Laurent Fabius qui confine pour eux à la duplicité. Aujourd'hui, ils se font un plaisir d'ouvrir leurs agendas pour raconter où, combien de fois, e