C'est l'été de la tentation pour les parlementaires UMP. Appelés à se prononcer sur le projet de fusion Suez-GDF en septembre, députés et sénateurs de la majorité font depuis plusieurs semaines l'objet de touchantes attentions de la part des principaux acteurs du dossier, entreprises et gouvernement. A neuf mois d'une présidentielle, les élus veulent y réfléchir à deux fois avant de donner le feu vert à la privatisation du gazier, maître d'une partie de la facture d'énergie de leurs électeurs. Averti mi-juin par le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, qu'il n'y avait «pas de majorité pour voter ce texte», l'exécutif a choisi d'atermoyer, le temps pour ministres et PDG de remplir les têtes (ou à défaut les ventres) et d'amuser les esprits.
Réticence déclarée. Côté relations publiques, Suez et Gaz de France ont du savoir-faire. Sitôt le projet arrêté, leurs lobbyistes sont entrés en scène. Etape par étape, en commençant par la première : fournir aux parlementaires le kit du «pourquoi vous devez voter pour la fusion». Synthèse sur les enjeux, note sur la «logique» du rapprochement, lettre personnalisée cosignée par les deux patrons, Jean-François Cirelli pour GDF, Gérard Mestrallet pour Suez, devaient suffire à forger l'opinion de ceux qui n'en avaient pas.
Devant la réticence déclarée des élus UMP, les deux groupes ont mis les bouchées doubles. Mi-juin, les directions commerciales de Suez (en relation, via la Lyonnaise des eaux, avec qu