Un spectre hante la gauche : la désunion. Une situation qui commence à sérieusement inquiéter les socialistes. Remember le 21 avril 2002, ont-ils tendance à rappeler ces jours derniers, pour conjurer la date fatidique qui avait vu Lionel Jospin éjecté de la compétition présidentielle dès le premier tour.
Le PS met donc d'abord la pression sur ses deux «partenaires traditionnels», selon l'expression du porte-parole du PS, Julien Dray, à savoir les chevènementistes et le PRG, tentés de se lancer dans la compétition avec, comme en 2002, les candidatures du maire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement, et de la députée radicale de gauche de Guyane, Christiane Taubira. Le PS négocie ou a négocié des accords électoraux avec le Mouvement républicain et citoyen (MRC) et le PRG pour les législatives qui suivront aussitôt la présidentielle. Mais il pourrait les remettre en cause si ces deux formations se hasardaient à franchir le Rubicon élyséen.
Cette méthode coercitive est contestée au sein même du PS par Jean-Christophe Cambadélis, mécano de la gauche plurielle dans les années 90. Très critique vis-à-vis de «ces rappels à l'ordre qui ne sont pas des appels à l'union», il veut «pousser un coup de gueule», explique-t-il à Libération. Le député de Paris met ses amis en garde : «Il n'est pas bon que le principal parti tape du pied et dise à ses partenaires : "Vous n'avez pas le droit d'avoir un candidat à la présidentielle." C'est une menace de perd