Le déficit de la Sécurité sociale en 2005 n'a pas été de 11,6 milliards d'euros mais de 16,9 milliards : c'est ce qui ressort du bilan annuel publié hier par l'Acoss (l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale), la «banque» de la Sécu. Le 8 juin, devant le congrès de la Mutualité française, Dominique de Villepin se réjouissait pourtant en constatant que «nous continuons à progresser dans la voie d'un équilibre». Devant le même auditoire, Jacques Chirac, lui-même, prédisait «un retour à l'équilibre en 2007».
Décalage. Ce bel optimisme s'appuyait sur les résultats affichés par la Commission des comptes de la sécurité sociale, qui annonçait ce jour-là qu'après un trou de 11,9 milliards d'euros en 2004 et de 11,6 milliards en 2005, le déficit attendu pour 2006 serait de 10,3 milliards. C'est encore trop, mais la tendance est bonne : telle était la conclusion du chef de l'Etat et de son Premier ministre.
On aurait tout lieu de les croire, si ces chiffres n'étaient pas biaisés. Non que la Commission des comptes n'ait pas bien rempli sa mission : ses calculs sont exacts. Mais elle ne travaille que sur l'équilibre financier des différents organismes de Sécurité sociale (caisses d'assurance maladie, d'assurance vieillesse, d'allocations familiales...). L'Acoss, elle, porte le regard du banquier : elle relève chaque année les variations de trésorerie sur le compte de chaque organisme. Et au total, en 2005, ce n'est pas 11,6 milliards d'euros qu'il manquait, mais