Scène de genre au Palais-Bourbon. Au sortir d'une réunion, le très chiraquien Jean-Louis Debré invite le patron des députés UDF, Hervé Morin, à s'asseoir à ses côtés. A la stupéfaction de son interlocuteur, le président de l'Assemblée nationale, a priori inexpugnable dans son fief de l'Eure, interroge l'élu sur le ton de la confidence : «Et pour les législatives, comment peut-on s'arranger chez moi ?» Une question vieille comme trois décennies de tambouille électorale entre l'UDF et le RPR. On est fin avril, mais l'aparté est déjà malvenu.
Enjeu financier. Début juillet, le bureau politique de l'UDF a officialisé la stratégie ébauchée en janvier lors du congrès de Lyon : en 2007, pour la première fois de son histoire, la formation centriste présentera des candidats dans les 577 circonscriptions. «Certains à l'UMP n'arrivent pas à concevoir que l'UDF ne les soutiendra pas au premier tour des législatives, sourit la numéro deux du parti centriste, Marielle de Sarnez. Ils croient que l'on prépare le terrain pour une négociation d'appareil, alors que l'on veut seulement reconquérir notre place.» Le député du Loir-et-Cher Nicolas Perruchot explique la logique de son parti : «Quand on présente un candidat à la présidentielle, il est logique d'être présent partout aux législatives pour dégager une majorité. On a résisté au rouleau compresseur UMP en 2002, on saura résister à nouveau. On a beaucoup moins à perdre que l'UMP et ses 365 sortants...» Pour le