Candidate à la présidentielle investie par les Verts, Dominique Voynet, déjà postulante à l'Elysée en 1995 (3,33 % des voix), appelle les écologistes de tous bords à la soutenir. L'ex-ministre de Lionel Jospin affirme aussi que, si les intentions de vote pour l'extrême droite mettent «la démocratie en péril», elle serait prête à se retirer de la compétition élyséenne. Entretien.
Vous n'avez été désignée qu'avec 57 voix d'avance sur Yves Cochet. Votre candidature est-elle légitime ?
Totalement. On peut s'amuser à caricaturer des Verts incapables de faire des choix clairs. Au contraire, notre campagne interne a permis de construire des positions communes. Si le score est si ténu, c'est parce que les militants savaient que chacun des deux candidats, légitimes politiquement et historiquement proches, était capable de rassembler tous les Verts.
Justement, comment rassembler désormais ce parti divisé ?
Il est moins désuni qu'il n'y paraît. Nous avons une tradition de débat assez vif, mais celui-ci n'a pas franchi la limite du raisonnable. Il a opposé ceux qui veulent construire le parti de l'écologie politique et ceux qui caressent l'espoir d'une recomposition de la gauche radicale capable de tenir la dragée haute au PS et, éventuellement, lui faire mordre la poussière. Ce débat a été tranché en faveur des premiers. A moi de convaincre les seconds que les Verts ne sont pas un parti croupion, se contentant d'apporter un supplément de voix au PS.
Espérez-vous aussi rassembler les