C'est peut-être une des lettres les plus délicates qu'il ait eues à rédiger. Arnaud Montebourg, député de Saône-et-Loire, a écrit aux militants de son courant Rénover maintenant (RM) pour leur expliquer son «choix de l'alliance» avec Ségolène Royal.
Ce ralliement, annoncé la semaine dernière, a pour le moins heurté ses partisans, qui croyaient en la candidature de leur champion, voire à un rapprochement avec Laurent Fabius. La lettre, qui sera diffusée aujourd'hui, doit rétablir le calme à RM et permettre au député de gommer une image de «mort de faim» que lui collent ses adversaires. «En deux jours il a cassé son image d'homme intègre, de gauche morale, dit un responsable de fédération. Tout ça sur un coup de panique, c'est triste.» Dans son courrier, Montebourg justifie son «pas personnel mais déterminé, sur le terrain difficile du choix». En évacuant rapidement l'hypothèse de sa candidature «devenue impossible parce qu'elle souffrait d'un inconvénient de taille : la probabilité d'une victoire était faible», dit-il. Arrive le gros morceau, l'association à Ségolène Royal. A «l'idéalisme solitaire ayant raison contre tous», Montebourg oppose le «choix plus difficile de [s']allier avec qui ne partage toutes nos idées», pour «convaincre au moins d'en mettre une partie en application».
Voilà bien la difficulté. «On n'était pas pressé, dit un membre de RM. Et il nous bazarde chez Royal sans nous demand