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A Cintegabelle, les souvenirs jospiniens se ramassent sans rappel

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Dans son ancien fief en Haute-Garonne, le retour de Lionel Jospin n'est guère souhaité.
publié le 28 juillet 2006 à 22h06

Toulouse de notre correspondant

Il était sorti du bois sans que quiconque ne s'y attende : quand Lionel Jospin a fait des offres de services présidentielles au PS, fin juin, la plupart des commentaires ont été ravageurs. A Paris, mais aussi dans son ancien chez-lui, à Cintegabelle en Haute-Garonne, longtemps sa terre d'élections.

«Petit coucou». C'est un fidèle parmi les fidèles, ancien cadre socialiste de la 7e circonscription du département, qui le dit : «Jospin et sa tentative de retour ? C'est pitoyable.» L'ex-secrétaire de la section PS de Cintegabelle, Emilienne Pic, est à peine moins sévère : «Il a tourné la page en nous quittant avant la fin de son mandat de conseiller général. Les militants ont tourné la page eux aussi.»

L'ex-Premier ministre est dans le village comme ses photographies d'un temps heureux toujours affichées aux murs de la salle du restaurant le Gabelois. Seulement comme un souvenir.

«On a eu la chance de côtoyer un homme particulièrement brillant, intelligent», se félicite cette agricultrice encore toute flattée d'avoir pu dîner «à sa table» dans un repas de fête sous le chapiteau devant la mairie. Elle ne lui en veut pas d'avoir rejoint la section PS du XVIIIe arrondissement de Paris. Mais elle ne voterait pas pour lui s'il était au final candidat à la candidature : «Il n'est jamais repassé ici nous faire un petit coucou, depuis 2002.» Cet autre militant a le langage plus amer : «Il nous a laissés dans la mouise.»<