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Libération

Le Pen brave un adversaire : ses anniversaires

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A 78 ans, le leader du Front national sera le vétéran de la prochaine élection présidentielle, sa cinquième candidature depuis 1974.
publié le 3 août 2006 à 22h51

Le carton d'invitation ne faisait pas dans la dentelle. En 2003, Jean-Marie Le Pen, né le 20 juin 1928, priait ses convives de «venir tirer son dernier coup de 75». Depuis cette date, le patron du FN, qui fêtait alors ses 75 ans, a renoncé à célébrer ses anniversaires. Le 24 juin, quatre à cinq cents personnes se pressaient sur les pelouses de Montretout, son manoir de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), pour y célébrer non pas son anniversaire, mais son jubilé de vie politique. En 1956, il faisait son entrée à l'Assemblée nationale comme plus jeune député, élu dans la vague poujadiste. «J'ai été au Parlement avec Daladier, Ramadier, Herriot. Je suis le dernier à avoir voté contre le traité de Romeen janvier 1957», se vante-t-il. A 78 ans, Le Pen ne fait peut-être pas son âge mais il est bien d'un autre temps, celui de la IVe République.

Cure de rajeunissement. La cour du président du Front national le répète à l'envi : cette question de l'âge ne le préoccupe pas. Lui-même se plaît à rappeler que Clemenceau était plus âgé que lui quand il est arrivé au pouvoir. Le leader d'extrême droite joue toujours le gaillard d'avant. Manière de faire oublier qu'il sera le vétéran, à presque 79 ans, de la prochaine élection présidentielle, sa cinquième candidature depuis 1974. Mais en l'absence de rivaux de sa génération, il risque de prendre un sacré coup de vieux. «Il n'accepte pas le vieillissement. Il fait très attention à son régime alimentaire, n'oublie jamais de