Cayeux-sur-Mer (Somme) envoyée spéciale
En début de saison, sans l'entraînement, c'est toujours plus dur de traîner le hutteau sur le sable. Appelée aussi «cercueil», cette longue boîte permet au chasseur de gibier d'eau de s'abriter, allongé au niveau du sol, pour guetter la proie. Claude Delestre, sa compagne Séverine Lefebvre et leur fille de 2 ans font leur premier «huttage» depuis l'ouverture de la chasse sur le domaine public maritime le 5 août. Un baptême pour la petite Aelia, dont le prénom signifie «déesse de la chasse» en gaélique. Départ à 17 heures pour profiter de la marée descendante. En avançant dans la réserve de chasse d'Authie, au nord de Cayeux-sur-Mer en baie de Somme, ils croisent des parents de Séverine. Sur leurs vestes kaki, les hommes ont cousu l'écusson Chasse, Pêche, Nature, Traditions. La chasse au hutteau comme l'appartenance à CPNT, c'est de famille.
La voiture de Claude est couverte d'autocollants clamant : «Mon métier, c'est huttier», «Touche pas à mes appelants» ou «Notre drogue, les canards pas les pétards». «J'ai participé à la grande manifestation des chasseurs à Amiens en 1988. C'est à ce moment-là que le mouvement est né», raconte-t-il, en plaçant ses appelants, de la «chanteuse» au «maillard» et ses «blettes», terme picard désignant les canards en plastique censés attirer le gibier sauvage : colverts, sarcelles, souchets ou pilets.
Sujet principal de discussion entre «sauvaginiers» : dates d'ouverture et de fermeture. «Dep