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Libération
Saint-Bernard 10 ans

Après mûre réflexion...

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Nono Lontange, artiste, fils de diplomate zaïrois, régularisé en 1997.
publié le 23 août 2006 à 23h01

Des tresses qui partent dans tous les sens, une allure de jeune homme, Nono Lontange occupe avec un collectif d'artistes d'anciens entrepôts de la Sernam, rue de l'Echiquier à Paris. C'est le «théâtre de verre», rendez-vous connu de comédiens, danseurs, peintres ou plasticiens. Lui se partage entre des cours de danse africaine, des spectacles et des contes africains aux enfants des écoles : «Dans toute la France, je suis très demandé.» Nono, à Saint-Bernard, était celui qui remonte le moral et fait rire. On le prenait pour un soutien parmi d'autres : «Je n'osais pas dire que j'étais moi aussi clandestin, j'en avais honte.»

Fils d'un diplomate zaïrois, Nono est arrivé en France à 15 ans en 1972 avec ses parents. Quand ils repartent, Nono reste ici avec ses deux soeurs et poursuit ses études de relations internationales. Il sera diplomate, comme son père, pense-t-il. Mais, bientôt, il se lance dans la danse et la musique. Insouciant, il paume ses papiers en 1987. Impossible à refaire. «Tous les commissariats refusaient d'enregistrer ma déclaration de perte. Je l'ai su plus tard, une circulaire ordonnait de ne pas renouveler les documents des Zaïrois.» Trop de magouilles dans la communauté. Il reste donc, en clandestin. Son fils de 9 ans à l'époque, né d'une mère française, fait de lui un «ni-ni», ni expulsable, ni régularisable.

Quand il voyage dans toute l'Europe pour ses spectacles, c'est avec les passeports de copains. Lorsqu'une petite troupe part