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Attac : des élections internes entachées d'«anomalies»

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publié le 23 août 2006 à 23h01

La grave crise interne au sein d'Attac n'est pas prête de se dissiper. René Passet, président d'honneur du conseil scientifique de l'association altermondialiste, doit remettre aujourd'hui à Jacques Nikonoff, président du conseil d'administration (CA), sa synthèse rédigée à partir de trois expertises indépendantes commandées après les contestations qui avaient suivies l'élection du conseil d'administration en juin.

Dans l'une de ces trois analyses électorales que Libération s'est procurée, Jean Chiche, chercheur du CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof), et Henry Rouanet, mathématicien-chercheur à l'université Paris-V, concluent à des «anomalies» dans les résultats de ce vote par correspondance qui avait donné 14 sièges aux amis de Jacques Nikonoff et 10 aux partisans de Susan George, chef de file de l'opposition interne.

Curiosité. Les statisticiens se sont appuyés sur les déclarations de Jean-Louis Sounes, salarié du siège et chargé de superviser le dépouillement. Ce dernier a eu lieu entre les 10 et 15 juin, une fois les enveloppes ouvertes et les bulletins rangés en paquets par ordre alphabétique dans des bacs.

Par des modèles mathématiques, les deux chercheurs arrivent au constat que les paquets qui profitent le plus aux candidats pro-Nikonoff sont ceux «dépouillés entre le 13 et le 15 juin». Ce sont ces paquets qui ont inversé la tendance constatée le 11 juin lors de l'annonce de résultats intermédiaires. A ce moment-là, l'o