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Violences d'Arabie

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En se soulevant contre l'Empire ottoman, les Bédouins conduits par Hussein, chérif de La Mecque, ont le soutien de la Grande-Bretagne. Qui a son plan pour l'avenir de la région.
publié le 24 août 2006 à 23h02

Dans les Sept Piliers de la sagesse, Thomas E. Lawrence, colonel de l'armée britannique, reprend un rapport envoyé à Londres le 30 octobre 1916, quelques semaines après son arrivée en Arabie : «La grandeur de la révolte me frappe. Une population, nomade et semi-nomade, de voleuse qu'elle était à l'occasion, soudain s'est transformée en mortels ennemis des Turcs. Ils les combattent, non point sans doute à notre guise, mais à la leur qui ne manque pas d'efficacité, et ce au nom d'une religion qui, tout récemment, prêchait contre nous la guerre sainte.» La révolte des Arabes n'est pas qu'un film de David Lean joué par Peter O'Toole, Lawrence d'Arabie, avec son désert à l'infini sous un soleil de plomb scruté par deux yeux bleus intenses.

Repoussés. Dès le 5 juin 1916, en effet, Hussein, vieux chérif hachémite de La Mecque, appuyé par le haut-commissaire anglais en Egypte, McMahon, proclame le «soulèvement de tous les Arabes». Cela commence par une guerre d'indépendance pour la constitution d'un vaste royaume arabe, du golfe Persique à la Syrie, et se poursuit par un premier assaut : Ali et Fayçal, fils de Hussein, réunissent les Bédouins insurgés et attaquent Médine. Ils se font bientôt repousser dans le désert, mais Hussein est proclamé «roi des Arabes».

Mais contre qui, au juste, se tourne cette révolte générale des Arabes ? La guerre, en 1916, est suffisamment indécise pour qu'il soit assez difficile de répondre à c