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Libération

Jospin sur le divan des militants

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L'ancien Premier ministre a répondu samedi aux questions des jeunes socialistes, notamment sur l'échec de 2002 • Entre larmes, lapsus et gaffe, il a tenté d'expliquer sa campagne, la défaite et son retrait • Sur son éventuelle candidature à l'in
(REUTERS)
par Jean-Dominique MERCHET
publié le 26 août 2006 à 7h00

Séance de psychanalyse en direct pour Lionel Jospin, samedi après-midi devant les militants du MJS (mouvement des jeunes socialistes) à La Rochelle. L'ancien Premier ministre parle depuis une heure, quand Magali, une jeune militante prend le micro : «Pourquoi es-tu parti en 2002 ? Réponds-nous franchement».Et soudain, Lionel Jospin se lâche. «Le 21 avril a été une épreuve cruelle, soudaine et inattendue qui m'a profondément touché. Un choc puissant. Injuste.» Les larmes lui montent aux yeux. «J'ai voulu marquer que j'acceptais l'arrêt du peuple. Jamais le peuple n'a à s'excuser des décisions qu'il prend», dit-il. Est ce de «l'orgueil», comme on lui a beaucoup reproché, s'interroge-t-il ? «Je préfère la fierté à la veulerie». De l'accusation d'abandon, il se défend avec vigueur — et un beau lapsus : «Pour autant, je ne vous ai jamais accompagné —pardon, abandonné». Et évoquant les législatives de 2002, il s'écrie : «Avez vous vu beaucoup d'armées repartir à la bataille avec un général battu ?» Sans visiblement se rendre compte que le propos pourrait toujours être d'actualité.

Un autre militant du MJS prend la parole. «Lionel, le 21 avril, est-ce seulement la faute des autres ? » La réponse fuse, violente : «je vous suggère de vous départir de cette culture de la faute». Puis il se reprend, dénonce «les divisions de la gauche» et finit par reconnaître : «je ne pense pas que j'ai fait ma meilleure campagne présidentielle». C'est déjà presque trop : aussitôt il rappell