La démission des élus de la majorité n'a pas encore pris effet, que déjà, ce mardi matin, Alain Juppé lançait sa campagne. C'est entouré de toute l'équipe municipale, comme l'avait fait la veille Hugues Martin, pour annoncer leur retrait massif, qu'il a convoqué la presse dans la salle de conférence d'un hôtel du centre de Bordeaux. Une rencontre menée à la baguette, malgré l'apparente décontraction de l'ancien député-maire. Apparu en bras de chemise, il pose immédiatement les jalons: «discrétion sur la politique nationale», et un recentrage autour de «l'agenda bordelais». La question de la légitimité de son retour, et de la méthode radicale employée par ses amis de la mairie est à peine évoquée. «Le choix est simple: je me suis engagé à revenir, je suis revenu, parole tenue». Les journalistes ont beau insisté, il se borne à répéter qu'«une élection est un acte démocratique par excellence». Fin du débat.Alain Juppé est là pour autre chose. Il a préparé sa copie et avance ses pions sans perdre de temps. La ville a besoin de lui. «Le projet urbain est à peine à la moitié du chemin, il reste encore d'immenses chantiers». Rentré depuis à peine un mois, le candidat s'est déjà remis au travail. Propositions à l'appui, il énumère ses axes d'intervention: le dynamisme économique, l'exemplarité environnementale, le renforcement du lien social, et une ambition culturelle renouvelée. A ses côtés, les élus boivent du petit lait.

D'autant qu'Alain Juppé ne manque pas de s'étendr