Ségolène Royal fuit-elle la confrontation ? Après l'université d'été du PS de La Rochelle, la question de la volonté et pour certains, de la capacité de la favorite des sondages de débattre avec le parti est posée avec insistance par ses concurrents à l'investiture présidentielle. Après l'implicite charge de Lionel Jospin, samedi, qui estimait qu'«il faut, pour les responsables, avoir des idées, des convictions», c'est Laurent Fabius puis Jean-Christophe Cambadélis, premier lieutenant de Dominique Strauss-Kahn, qui, très explicitement cette fois, ont exploité le filon, hier. Le premier en brossant «une stratégie floue car elle [la candidate, ndlr] ne veut pas s'engager sur tel ou tel point». Le second en pointant une «stratégie de l'évitement qui ne pourra pas durer longtemps».
La question a pris un tour nouveau ce week-end, après que la candidate a décliné le «banc d'essai» organisé par le MJS alors que tous ses concurrents se sont pliés à l'exercice du questions-réponses face aux jeunes militants. «Elle voulait un traitement différent des autres, en demandant à prononcer un discours plutôt que de répondre aux questions», raconte un cadre du MJS. Et de pointer la stratégie d'évitement de la favorite des sondages : «Très vite, on aurait pu mesurer les qualités des uns et des autres. Mais elle savait que pour une présidentiable qui est à 52 % d'intentions de vote, elle ne ferait pas le poids. C'est de la dérobade.» Faux, jure l'ent