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Vite, la social-écologie!

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par Marie-Noëlle Lienemann, députée européenne, Pour Libération.fr
publié le 29 août 2006 à 7h00

La France est très loin de Kyoto, nous alertait, il y a peu,
Guillaume Duval
,  rédacteur en chef d'alternatives économiques. Le constat global est juste, la critique sur le décalage, classique chez Jacques Chirac, entre les paroles et les actes est fondée,  sa déception sur la gauche bien compréhensible. Cependant, Je trouve surprenant que dans le protocole de Kyoto, le rédacteur en chef d'alternatives économiques se focalise sur le marché des droits à polluer qui est très contestable du point de vue de l'efficacité écologique  et parfaitement intégré à la logique libérale de financiarisation  généralisée .
Au sein de la commission environnement du Parlement Européen, j'ai, dés 2000, contesté la méthode de la bourse d'échange des quotas d'émissions. J'étais à l'époque bien isolée. Depuis l'euphorie est retombée, ce système montre ses limites, et nombreux sont ceux qui cherchent.  Un échange marchand fondé sur une allocation  de droits à polluer, fixé par les Etats est, par nature, biaisé. Mais surtout, ce système dispense, les plus riches des efforts maximaux, n'incite ni à l'innovation systématique ni à des actions à long terme, pourtant indispensables pour lutter contre le changement climatique (la faible visibilité des avantages à retirer d'un investissement lourd, au regard des cours aléatoires de la bourse CO2 n'incite pas à l'optimum).
Enfin, Il est malthusien. Fermer une activité