Une incursion grossière sur leur terrain politique. Au lendemain de l'annonce par Dominique de Villepin de mesures concernant les salaires et le niveau de vie des salariés les plus modestes (Libération d'hier), les formations de gauche ont moqué cette soudaine prévenance du gouvernement pour les ménages désargentés, à l'orée de la campagne présidentielle.
La salve est d'abord partie du camp des Verts, qui y ont vu une «tentative manifeste pour déminer une rentrée sociale difficile». Vite suivis par le Parti communiste, qui pointe un «petit saupoudrage sur quelques-unes des plaies les plus douloureuses, tout en accentuant le cap ultralibéral de sa politique».
Quant au PS, il a de bonne guerre restitué le coup de volant social de Villepin dans le contexte de sa trajectoire électorale. «Ce gouvernement, dont la feuille de route était systématiquement le moins d'impôts pour les catégories les plus aisées, sait bien que d'autres, beaucoup plus nombreux, ont été à la peine, résume Alain Vidalies, secrétaire national aux entreprises. Et quand on se rend compte, à quelques mois des élections, qu'on a pris un énorme risque, on s'applique à corriger son image.»
Les socialistes mettent en regard le doublement de la prime pour l'emploi (PPE), un dispositif institué en 2001 par le ministre des Finances Laurent Fabius, et la politique fiscale de la droite depuis 2002. «A titre de comparaison, la baisse de l'impôt sur le revenu prévue pour 2007 se traduir