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Libération

Villepin fait du neuf avec du déjà-vu sur le front de l'emploi

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publié le 1er septembre 2006 à 23h08

De la mise en scène, mais pas de mesures vraiment nouvelles : en tenant hier à Troyes (Aube) sa conférence de presse mensuelle, Dominique de Villepin a surtout cherché à reprendre la main. Pour le Premier ministre en effet, l'important est de montrer que son gouvernement ne se contentera pas d'expédier les affaires courantes jusqu'à la présidentielle. Alors il fixe à ses ministres une «frontière sociale» à franchir : passer sous la barre de 2 millions de chômeurs.

Suite logique. pour l'essentiel cependant, ce qu'il a présenté hier comme une «troisième étape du plan pour l'emploi» n'est que la suite logique du plan de cohésion sociale mis en place fin 2004 par Jean-Louis Borloo. Mais cela permet de placer quelques formules. Il faut, a dit le Premier ministre,que «chacun puisse prendre réellement le train de l'emploi : petites entreprises, territoires, jeunes et chômeurs de longue durée».

Seule annonce un peu spectaculaire : au 1er juillet 2007, les petites entreprises devraient être totalement exonérées de charges sociales pour les salariés payés au Smic. L'effet d'annonce est garanti. Mais à y regarder de plus près, l'impact de cette mesure est plutôt relatif. Les allégements de charges existants sur les bas salaires, instaurés dès 1993 par Edouard Balladur, repris par Alain Juppé, complétés sous Jospin par les mesures d'incitation à la réduction du temps de travail (lois Aubry) et pérennisés par Raffarin, exonèrent déjà les entreprises de près de 90 % des cotisations p