Marseille envoyés spéciaux
Pour lui, c'est elle. Nicolas Sarkozy a désigné son adversaire pour la présidentielle : Ségolène Royal. Dans une interview au Figaro Magazine, le patron de l'UMP a beau s'affirmer «prudent» dans son «pronostic», il ne s'en prend qu'à la présidente de la région Poitou-Charentes. Son angle d'attaque ressemble à celui des éléphants du PS : «le vide sidéral du discours» de Ségolène Royal. «Lionel Jospin a trop de retard, estime le sarkozyste Patrick Devedjian, elle est notre cible car c'est la favorite, nous pensons que c'est elle qui va être désignée. Elle aussi le tape, la campagne a déjà commencé entre les deux.» Selon le député des Hauts-de-Seine, «avec elle, il n'y a qu'une chose à faire : aller au fond des débats».
«Sarko c'est costaud, Ségo c'est pipeau», se moque Eric Raoult, député de Seine-Saint-Denis. Nicolas Sarkozy, qui déroule son programme depuis des mois, piaffe de se retrouver dans la confrontation projet contre projet. «Il aligne les propositions mais il n'y a pas de réponse en face, il a hâte d'avoir un adversaire», explique Yves Jégo, député de Seine-et-Marne, un de ses proches.
L'empressement des sarkozystes à voir en Ségolène Royal la vainqueure de la primaire au PS tient au fait qu'il la pense plus facile à battre qu'un Dominique Strauss-Kahn ou qu'un Lionel Jospin. Même s'ils la considèrent comme «moderne» et incarnant à l'instar de leur mentor «la rupture»