Menu
Libération

Justice : caméra obligatoire et gouvernement ridiculisé

Article réservé aux abonnés
publié le 7 septembre 2006 à 23h12

Avant d'écrire sur une réforme de la justice, toujours appeler le ministère de l'Intérieur. Surtout ne pas croire que les textes sortis de la chancellerie et présentés aux magistrats comme des projets de loi arbitrés par le Premier ministre sont fiables. C'est ce qu'on pourrait déduire de la pagaille qui règne depuis lundi autour du projet de loi sur la justice, promis après l'affaire d'Outreau.

Ce texte n'a pourtant rien de la réforme d'envergure que d'aucuns appelaient de leurs voeux au moment des auditions des acquittés d'Outreau par la commission parlementaire. Pas le temps d'ouvrir un tel chantier avant les élections. Mais pas question, non plus, de ne rien faire face à une opinion publique en émoi. La chancellerie a donc bâti, à la hâte, un nième rapiéçage de la procédure pénale, dont la mesure phare prévoyait l'enregistrement audiovisuel des gardes à vue. Tollé chez les policiers. Et réplique de leur ministre : il faut aussi enregistrer les juges d'instruction, même si leur cabinet n'a rien d'un huis clos puisque le mis en examen est assisté d'un avocat.

Surprise. Le ministre de l'Intérieur obtient gain de cause lors d'une réunion interministérielle qui se tient le 23 août. «Nicolas Sarkozy est le patron de l'UMP. C'est lui qui va investir Pascal Clément aux prochaines législatives. C'est sans doute le futur président de la République. Dans ces conditions, les arbitrages sont vite vus», ironise Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats (USM